À quelle fréquence procéder au curage des canalisations d’eaux usées ?
Le curage régulier des canalisations est essentiel pour maintenir un bon écoulement des eaux usées et pluviales. Mais à quelle fréquence faut-il réaliser cette opération de maintenance incontournable ? Les recommandations varient selon le type de réseau. Petit tour d’horizon des bonnes pratiques.
Pour les canalisations d’eaux usées
Les canalisations d’évacuation des eaux usées domestiques sont celles qui nécessitent le plus d’attention. La présence de graisses, de résidus alimentaires et de débris de toutes sortes entraîne la formation progressive de dépôts sur les parois intérieures des tuyaux.
Les points sensibles à surveiller
Certains points du réseau sont particulièrement sensibles à l’obstruction :
- Les siphons des appareils sanitaires de la cuisine et de la salle de bain ;
- Les colonnes de chutes d’eaux usées, verticales ou horizontales ;
- Les canalisations desservant les toilettes et la cuisine ;
- Les regards de visite situés aux changements de direction.
Une fréquence de curage d’au moins tous les 10 ans
Pour l’ensemble de la tuyauterie d’évacuation des eaux usées, un curage complet est recommandé tous les 10 ans environ.
Bien sûr, cette périodicité peut être adaptée selon la taille du réseau. Dans une grande copropriété ou un immeuble collectif, un rythme plus soutenu sera pertinent pour maintenir un bon fonctionnement.
Des points de contrôle réguliers
Entre deux curages complets, il est bon d’effectuer un contrôle visuel annuel de tous les siphons et un test d’écoulement. Vérifier l’absence de dépôt, de moussage ou de mauvaises odeurs.
Si nécessaire, un décrassage mécanique des siphons devra être entrepris pour rétablir une circulation normale des effluents.
Pour les canalisations d’eaux pluviales
Bien que moins propices à l’accumulation de déchets, les conduites d’évacuation des eaux de pluie doivent aussi faire l’objet d’une certaine vigilance.
La fréquence dépend de l’environnement
Pour ces réseaux situés à l’extérieur, la fréquence de curage varie en fonction de certains facteurs :
- L’existence ou non d’arbres à proximité : les feuilles mortes peuvent obstruer les avaloirs et grilles durant l’automne.
- La présence de terre et de sable : les apports de particules du sol colmatent plus rapidement les tuyaux.
- Le climat : les cycles gel/dégel accentuent les dépôts minéraux.
- La configuration du réseau : certains points de collecte ou regards constituent des points sensibles.
Un curage préventif tous les 2 à 5 ans
Compte tenu de ces éléments, la plupart des réseaux d’eaux pluviales nécessitent un curage préventif tous les 2 à 5 ans.
Une attention particulière sera portée aux points de collecte : un nettoyage annuel des avaloirs, grilles et regards permet d’éviter tout risque d’engorgement ou d’inondation.
Pour les colonnes de chutes d’eaux usées
La verticalité des colonnes de chute, qu’elles soient situées à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment, accentue la accumulation de dépôts sous l’effet de la gravité.
Des points de contrôle réguliers
Un contrôle visuel semestriel est recommandé afin de repérer l’apparition éventuelle de dépôts ou de bouchons dans la colonne.
Vérifier l’absence d’odeurs suspectes et s’assurer d’un écoulement normal des eaux usées.
Un curage tous les 2 ans en moyenne
Pour les chutes d’eaux usées verticales, un curage complet est en général nécessaire tous les 2 ans.
Selon la hauteur de la colonne, il peut être pertinent d’intervenir plus fréquemment pour éviter tout colmatage important.
Pour le réseau privatif
Chaque habitation dispose de son propre réseau d’évacuation comprenant généralement une centaine de mètres de tuyauterie. Quelle fréquence adopter pour l’entretien ?
La règle des 10 ans
En l’absence de problème particulier, un curage complet du réseau privatif est recommandé tous les 10 ans.
Cette périodicité permet de maintenir un fonctionnement optimal de l’ensemble de la tuyauterie.
Des points de contrôle annuels
En complément, il est bon d’effectuer chaque année un test d’écoulement sur tous les siphons.
Vérifier leur absence d’encrassement, d’odeur suspecte ou de remontée d’eau.
Quels signaux doivent alerter ?
Plusieurs indices témoignent de la nécessité de procéder rapidement à un curage, sans attendre l’échéance prévue :
Ralentissement de l’évacuation
Lorsque la vidange des sanitaires ou éviers est nettement plus lente, il y a certainement présence de dépôts obstruants.
Bruits suspects
Des bruits de type « glouglou » au passage de l’eau sont révélateurs d’un rétrécissement du diamètre du tuyau.
Mauvaises odeurs
L’apparition d’odeurs nauséabondes trahit la décomposition de matières organiques stagnantes dans les canalisations.
Remontées d’eau
La présence occasionnelle d’eau dans les siphons témoigne d’une obstruction en aval empêchant l’écoulement normal.
Fuites
L’apparition de fuites ou suintements au niveau des joints peut être due à la présence de bouchons augmentant la pression dans les tuyaux.
En conclusion
Bien que variable selon les situations, on retiendra qu’un curage préventif tous les 5 à 10 ans permet de maintenir en bon état l’ensemble des réseaux d’évacuation, en adoptant une vigilance plus soutenue sur certains points critiques.
Il est primordial d’adopter ce réflexe périodique de maintenance, afin d’éviter les interventions d’urgence toujours désagréables en cas de blocage avéré des canalisations.
